L'Histoire de Lavaux
Située à quelques centaines de mètres du village de Lafauche, en Haute-Marne, Lavaux est à l'origine une maison isolée entourée de son domaine cultivable, pâturé et forestier, qui est resté fidèle, pour l'essentiel, à la forme qu'elle prit à sa construction vers la fin du XVIIème siècle, dont témoignent les dates de 1672 et 1675 gravées sur le corps de logis.
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Au XVIIIème siècle, Lavaux appartient à la famille Senault. Suzanne Hyacinthe Senault, dite "Dame de La Vaux et Chardon", épouse en 1735 à Neufchâteau Claude-François de Mouginot, seigneur de Rebeuville et Noncourt, qui prend possession du lieu.
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La propriété entre dans la famille Hanaire en 1804 et elle a été conservée dans la famille depuis, jusqu'à la septième génération.
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C'est sous l'impulsion de Jules Hanaire, dès les années 1882, puis de son gendre Paul Vildieu, propriétaire des lieux à la fin du XIXème siècle, et arrière-grand-père des actuels propriétaires, que d'importants travaux sont entrepris sur les bâtiments, afin d'aménager une gentilhommière avec des éléments de style néo-gothique, d'inspiration médiévale.
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Paul Vildieu souhaite un lieu confortable mais qui s'inscrive également dans la tradition d'autonomie du domaine : ferme, verger, potager, serres, rucher, étang et pêche, forêt et chasse ; il équipe aussi un atelier de menuiserie et une forge, un cabinet de naturalisation, et un laboratoire photo.
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Après les travaux architecturaux que l'on peut dater des années 1894 - 1900, le propriétaire entreprend d'aménager un jardin potager et un jardin d'agrément à proximité de la demeure, puis un grand parc à quelque distance de celle-ci.
Les millésimes gravés dans le mortier de ciment des "fabriques" permettent de dater la réalisation de l'étang et de son pourtour des années 1908-1909, la création de la pêcherie et du Petit Villet intervenant dans un second temps pour s'achever en 1912.
Il adopte pour son parc les principes du Pittoresque, période qui naît dans les années 1760 pour s'achever avec la Première Guerre Mondiale. La fin de cette période Pittoresque se trouve en étroite connivence avec le courant pictural du naturalisme qui va inspirer le recours à l'art du rocaillage.
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Le métier de rocailleur existe depuis la Renaissance ; il concerne alors notamment la création de fausses grottes, ornées à l'intérieur de décorations en coquillages et en pierres semi-précieuses. Après un engouement moindre pendant le Classicisme, le rocaillage connaîtra un regain de faveur important avec les compositions de la période dite Pittoresque qui comporteront fréquemment des grottes, des cascades et autres enrochements factices. Avec l'invention du ciment par Louis Vicat (1786-1861), puis celle du ciment armé par le rocailleur Joseph Monnier (1823-1906), la profession va se tourner vers la réalisation d'édicules en faux bois et faux branchages.
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A Lavaux, le propriétaire a missionné un rocailleur originaire de la Creuse, Ernest Chaumeton, né en 1854 à Moutier-Rozeille, installé à Neuilly-sur-Seine, et répertorié dans l'almanach Didot-Bottin de 1910 avec la notice suivante : " Chaumeton (Ernest), construc. de rochers en tous genres, rivières et pièces d'eau, constructions rustiques en imitation de toutes sortes de bois". La médaille d'argent qu'il avait reçue pour ses créations et son savoir-faire lors de l'exposition universelle de Paris (1900) fut sans aucun doute un gage de talent pour Paul Vildieu.
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Par ailleurs, pendant la Première Guerre Mondiale, Lavaux accueillit successivement près de 300 soldats américains : il fut le lieu de convalescence pour les blessés après leur passage à l'hôpital militaire de Lafauche.
Le rocaillage
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Le travail d'Ernest Chaumeton est dans la veine des réalisations des parcs des Buttes Chaumont, de Montsouris ou de Montmartre à Paris ; une structure de fer rond donne le squelette de la fabrique. Il est ensuite enrobé d'un grillage, puis enduit de plusieurs couches de mortier de ciment ou de barbotine travaillées à la truelle, au couteau et même à la fourchette ! Ainsi pouvait-il donner l'aspect de la pierre de taille, de l'écorce d'un arbre, des fils et des nœuds du bois sur une planche...
